Fermons la parenthèse du mandat de Moncond'huy et de Poitiers Collectif.
Les deux principaux groupes d’opposition à la majorité actuelle du Conseil Municipal de Poitiers, « Poitiers s’écrit à taille humaine » (avec notamment François Blanchard et Alain Claeys) et « Notre Priorité c’est vous » (avec Anthony Brottier et Pierre-Etienne Rouet), s’expriment très souvent d’une même voix. Ils ont été rejoints par le groupe « Les Indépendants », représenté notamment par Abderrazak Halloumi et Élodie Bonnafous. Plusieurs associations, telles que Poitiers en perspective, Le Forum Poitevin ou Le Printemps Poitevin, ainsi que des partis politiques, réfléchissent déjà à l’avenir de Poitiers après Léonore Moncond’huy.
Le constat dressé par ces groupes et associations sur le bilan de la majorité est préoccupant pour l’avenir si cette politique devait se poursuivre. Les réalisations en matière d’écologie restent très limitées ; les seules mesures notables sont les pistes cyclables, qui, en plus de provoquer embouteillages et pollution supplémentaire (comme dans le faubourg du Pont Neuf où les feux rouges ont remplacé deux ronds-points), sont critiquées pour la coupe d’arbres et le manque de végétalisation. Ces aménagements opposent cyclistes et trottinettistes aux autres usagers. Rien n’a été fait pour la récupération de l’eau ou l’isolation des bâtiments en dehors des projets lancés par la précédente municipalité. Les incitations à l'utilisation des transports en commun sont absentes : fréquence et tarification des bus, bus électriques ou temps de trajet n’ont pas évolué. Enfin, aucune avancée notable n’est à signaler sur la qualité des logements gérés par Ekidom.
La question de la concertation mérite également d’être posée. Là encore, le bilan est décevant. La majorité municipale met en avant de nombreuses réunions publiques et la création d’une assemblée citoyenne. En réalité, cela s’est souvent résumé à un simple affichage : les habitants n’ont pas été écoutés au cours de ce mandat. Plusieurs exemples en témoignent, comme les travaux du Pont Neuf, la menace de fermeture de la résidence Autonomie Édith Augustin (où l’action déterminée des habitants, des professionnels de santé, des commerçants et une mobilisation syndicale ont été nécessaires pour la sauver provisoirement), la fermeture de la crèche familiale, le dossier de la rue des Joncs, l’extinction de l’éclairage public, la limitation généralisée à 30 km/h, les revendications des locataires d’Ekidom, la propreté de la ville, l’entretien des espaces verts ou le ramassage des ordures. D’autres sujets, comme la fermeture de piscines, l’accueil des enfants handicapés à l’école, la sécurité, la végétalisation de la rue Saint-Hilaire ou l’aménagement de la place de Bretagne, ont également illustré ce manque d’écoute.
L’entretien de la voirie (nids-de-poule) et des trottoirs laisse aussi à désirer. Dans certains quartiers, ils sont difficiles d’accès pour les personnes en fauteuil roulant, les poussettes ou toute personne rencontrant des difficultés à se déplacer.
Poitiers et Grand Poitiers manquent d’ambition pour le développement économique. Pourtant, l’attractivité du territoire est essentielle. Or, elle reste un sujet tabou pour la majorité qui s’inscrit plutôt dans une logique de décroissance. Si l’on souhaite développer les services publics pour davantage de Poitevins et d’habitants de Grand Poitiers, il faut créer de la richesse, notamment en attirant de nouvelles entreprises. L’attractivité doit aussi passer par l’organisation d’événements culturels et sportifs d’envergure. Les coopérations avec le Futuroscope, l’université, le CHU et le Conseil départemental doivent être renforcées. Le développement économique, la valorisation de notre patrimoine, une politique ambitieuse pour le sport impliquent de travailler ensemble, et non dans l’opposition permanente, comme cela a été le cas entre le Département et Grand Poitiers pour l’aéroport.
Nombreux sont les Poitevins qui souhaitent une alternance. Cela est possible si tous ceux qui partagent ce constat et aspirent à un avenir commun pour Poitiers savent dépasser les ambitions individuelles. Une liste unitaire est possible : il ne tient qu’à nous d’agir intelligemment autour d’un projet partagé. Jouons collectif, la division serait incomprise.
Ensemble, construisons une alternative crédible, attendue et nécessaire pour Poitiers et Grand Poitiers !