Pourquoi les cantines à Poitiers perdent-elles autant en qualité et en quantité ?
Un service vital en perte de vitesse
À Poitiers, 80 % des élèves mangent à la cantine, soit bien plus que la moyenne nationale. Pour nombre d'entre eux, il s'agit du repas le plus important de la journée. Pourtant, ces repas sont aujourd'hui décriés.
Le problème ? Une baisse de la qualité ressentie par les enfants et leurs parents. Si certains plats, comme les spaghettis bolognaises ou la semoule aux calamars, remportent toujours un franc succès, d'autres finissent directement à la poubelle : poires dures, céleri rémoulade, soupes servies froides, choux, et plus récemment, une purée de radis noirs si mal reçue qu’elle semble avoir marqué les esprits.
Pour les plus grands, les portions ne sont tout simplement pas suffisantes. Une pauvre salade avec un bout d'omelette, une ridicule part de pizza… Les CM1 et CM2 repartent souvent la faim au ventre, ce qui n’augure rien de bon pour leur après-midi en classe.
Les parents n'en peuvent plus
Les forums et réseaux sociaux regorgent de plaintes. Sur le site de la mairie, des parents ne mâchent pas leurs mots :
- « Même au Centre pénitentiaire, ils mangent mieux que nos enfants. Il faudrait se poser les bonnes questions. »- « Les portions sont ridicules, surtout pour le prix qu’on paye ! »- « Pourquoi les rares repas contenant de la viande tombent-ils systématiquement les jours où la moitié des enfants ne mangent pas à la cantine ? »
Ce sentiment de mépris face aux besoins des enfants alimente un mécontentement grandissant. L’un des points les plus fréquemment soulevés concerne l’abondance de plats végétariens ou à base de poisson, perçue comme un choix idéologique qui ne correspond pas aux attentes des familles.
Idéologie ou économie pour mauvaise gestion ?
D’un côté, la mairie semble vouloir promouvoir une alimentation plus écologique et éduquer les enfants au goût. Un objectif louable, mais qui se heurte à la réalité : les enfants, lorsqu’ils n’aiment pas, ne mangent tout simplement pas. Or, une éducation alimentaire ne peut se faire sous la contrainte. C'est une leçon que certains écologistes semblent avoir du mal à comprendre.
De l’autre, certains évoquent des coupes budgétaires. Les repas coûteraient de plus en plus cher aux familles, tandis que la qualité et la quantité baissent. Le choix des ingrédients s’oriente vers des options moins onéreuses, au détriment de la satisfaction des élèves.
Dans un cas comme dans l'autre, les plats boudés par les enfants finissent souvent à la poubelle.
Pourquoi les cantines à Poitiers connaissent-elles une telle dérive ? La réponse se trouve probablement à mi-chemin entre des choix idéologiques et des contraintes budgétaires. Mais qu'est devenue cette mairie qui, de la bouche de ceux qui venaient d'y entrer, était "honteusement riche" ?
Ce qui est certain, c’est que les enfants, premiers concernés, méritent une meilleure prise en compte de leurs besoins alimentaires. Parents et associations espèrent désormais être entendus, avant que cette situation ne devienne encore plus critique.